Obtenir le visa chinois au Japon

Depuis la planification de notre voyage, nous savons qu’il nous faudra obtenir le visa chinois au Japon. Et oui, comme beaucoup de visas, le droit d’entrée en Chine doit être demandé dans les 90 jours précédents l’arrivée, théoriquement dans son pays d’origine. Oui mais voilà, nous partons pour 7 mois et n’entrerons dans l’empire du Milieu qu’après 110 jours de voyage…

Premier matin au Japon

Il existe très peu d’indications sur internet concernant l’obtention du visa chinois au Japon pour les ressortissants français. Le peu que nous avons trouvé date un peu et les informations sont parfois contradictoires. Pour parfaire le tout, le site de l’ambassade de Chine à Tokyo est en chinois ou en japonais: logique, mais peu utile pour nous.

C’est très fatigués par le décalage horaire et notre nuit de voyage, sans trop dormir depuis le Laos, que nous partons à la fois à la recherche de l’ambassade de Chine et à la découverte de Tokyo. Première épreuve: trouver un distributeur automatique pour nos dépenses courantes et les visas. Tous les distributeurs au Japon n’acceptent pas les cartes du réseau Visa et pratiquement aucun celles du réseau Mastercard. Seconde épreuve: acheter une carte SUICA, sorte de porte-monnaie électronique qui sert à tout au Japon et surtout à prendre le métro de Tokyo.

Pour la première épreuve, nous trouvons assez rapidement un distributeur automatique à l’intérieur d’une supérette 7-Eleven, et les indications sont mêmes en français (on peut également trouver des distributeurs VISA dans les bureaux de poste japonais). Pour la seconde épreuve, ce fut un peu plus dur. Alors que vous pouvez tout faire ou presque avec ces cartes magnétiques et qu’elles se rechargent n’importe où ou presque, difficile de trouver le lieu de vente.

Acheter une carte SUICA

En fait, il faut rejoindre l’une « des grandes gares » du réseau JR de Tokyo. Après quelques jours à Tokyo cela semble évident, mais en bon gaijin qui débarque au Japon, une gare c’est une gare ! Finalement nous nous rendons en métro à la gare de Tokyo pour comprendre qu’il faut trouver un bureau de JR East. (Il y en a aussi à l’aéroport, à Ueno, Shinjuku, Ikebukuro, ou Shinagawa par exemple).

La carte coûte 500 ¥ et elle est vendue avec 500, 1500 ou 2500 ¥ crédités sur la carte. Elle est rechargeable à volonté et s’utilise pour passer les péages du métro (à l’entrée et à la sortie), pour acheter des boissons au distributeur ou pour jouer aux jeux vidéo. En plus, elle est remboursable avant de partir (les 500 ¥ + les crédits restants). Indispensable.

Trouver l’ambassade de Chine

Ces petites difficultés réglées, nous voilà partis à la recherche de l’ambassade de Chine dans le quartier d’Ebisu. Alors que la lecture d’un plan est plutôt l’un de mes points forts, nous nous perdons plusieurs fois, en prenant de mauvaises directions dans une ville où tout se ressemble et où nous ne lisons pas les indications en japonais. Je mets ça sur le compte de la fatigue avant de réaliser que les plans au Japon ne sont pas forcément orientés au Nord ! Ainsi, à la surface d’une station de métro, le plan peut être exactement à l’envers du plan que vous avez consulté en bas des escaliers. Il est très difficile de s’orienter dans ces conditions. Soyez très vigilant à l’orientation des plans…

En bas de l’escalier

En haut de l’escalier

C’est finalement vers 12h03 que nous arrivons devant l’entrée de l’ambassade de Chine, côté demandes de visas. Aussi aimablement que l’on peut l’imaginer dans cette situation, un militaire chinois nous montre un panneau indiquant que le bureau des visas est ouvert de 9h à 12h et que pour aujourd’hui c’est fini. Un peu désabusés, nous quittons le quartier d’Ebisu pour aller découvrir Akhiabara, à la grande joie des enfants.

Vers 8h30 le lendemain, nous voilà de retour devant l’ambassade de Chine. Une file de plusieurs dizaines de mètres nous attend sur le trottoir où la police japonaise fait se ranger les prétendants aux visas et demande de préparer les passeports pour entrer. Traversée du portail de détection de métaux, fouille corporelle et vérifications de passeports effectuées, nous voilà dans l’ambassade. Bureau des visas : troisième étage. Bon, nous ne sommes pas les premiers, mais nous patienterons dans une file, j’espère que c’est la bonne.

L’hôtesse parle un très bon anglais, ouf. Elle prend nos passeports, nos dossiers bien remplis et les documents que nous avons apportés. Elle les regarde quelques secondes puis me les rend avec la photocopie d’une photocopie d’un plan dont les indications sont en chinois et en japonais et m’explique, rayonnante, que nous ne sommes pas au bon endroit… Les demandes de visas tourisme pour la Chine se font désormais à Kiyamiyacho, dans un autre quartier de Tokyo.

Direction Kiyamiyacho

Nous trouvons finalement ces nouveaux bureaux, flambants neufs. Il y a déjà beaucoup de monde et nous n’avons pas tous les documents et les photos des enfants ne correspondent pas à l’attente des fonctionnaires chinois. Mais ce bureau dispose d’une photocopieuse (10 ¥ la copie) d’un photomaton (800 ¥ les 6 photos) et d’ordinateurs reliés à une imprimante (10 ¥ l’impression) et de préposés chinois qui parlent un excellent anglais.

 

Finalement, nous arrivons à constituer nos dossiers et nous ressortons sans nos passeports mais avec un document nous invitant à revenir les chercher dans 4 jours avec de beaux tampons. Rien à payer sur le coup, tout se règle au retrait des passeports et le montant est annoncé à l’avance. Il est même possible de payer avec des cartes bancaires.

Bien que rocambolesques, nos premiers contacts avec l’administration chinoise se sont globalement bien passés et nous avons obtenu le visa chinois au Japon! Gageons que ce sera pareil une fois en Chine. Prochaine étape: obtenir le visa mongol à Pékin.

A suivre 😉

Côté pratique:
Comme expliqué dans l’article, plus rien ne se passe à l’Ambassade pour les ressortissants français disposant d’un passeport classique et pour les demandes de visa de tourisme à une ou plusieurs entrées. Il vous faudra vous rendre au 8ème étage du bâtiment Kamiyacho Prime Place à quelques dizaines de mètres de la station Kamiyacho  (station H05-sortie 4B). Avec beaucoup de patience et tous les documents nécessaires, vous obtiendrez votre sésame en 4 jours hors weekend.

Attention, il faudra tout les détails de votre parcours en Chine avec les dates précises, les réservations des nuits d’hôtels ou similaire pour tout le séjour. Il vous en coûtera 9400¥ (environ 70€) par personne, frais inclus.

Tous les détails sur le site visaforchina.org

 

9 Replies to “Obtenir le visa chinois au Japon”

  1. GinetteGinette

    Que cette « chasse au trésor-visa » a dû agacer les « chasseurs »… Voilà des journées qui marquent un voyage comme le vôtre !
    Cet article, comme les autres, se lit avec plaisir.
    Merci

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  2. Clémentine

    Bonjour Franck !

    Tout d’abord merci de votre récit détaillé à propos de ce visa chinois, un véritable graal finalement…
    J’aimerai si possible avoir quelques informations, étant donné que nous partons mon ami et moi en octobre, et que nous aimerions également faire une demande du visa chinois depuis Tokyo.
    Lorsque vous dites que le délai est de 4 jours, c’est à dire que si l’on fait la demande le lundi matin, nous aurons le visa le jeudi ou bien le vendredi ?
    Nous réfléchissons également à faire une excursion depuis Tokyo en attendant, mais nous ne savons pas si nous pourrons partir sur deux jours étant donné que nous n’aurons alors plus notre passeport en notre possession, seulement la copie… Est-il possible de prendre le train et d’aller à l’hôtel là bas sans avoir nos passeports sur nous ?

    Merci d’avance de vos réponses,
    Bonne continuation !

    Clémentine & Lucas

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    • FranckFranck Auteur de l'article

      Bonjour Clémentine,
      Si tu déposes ta demande le lundi, tu obtiens ton visa le jeudi. Attention toutefois aux éventuels jours fériés chinois. Il y en a la première semaine d’octobre et je ne sais te dire dans quelle mesure cela peut affecter les délais d’obtention du visa.
      Pour les excursions, ce que je peu te dire, c’est qu’on nous a demandé nos passeports à chaque hôtel au Japon et qu’ils sont indispensables pour acheter un billet de train. Maintenant si tu achètes les billets de train avant et que tu gardes une copie du passeport, c’est peut-être possible. Il y a aussi énormément de choses à voir dans l’agglo de Tokyo et tu n’auras pas besoin de passeports pour prendre le métro 😉
      ++

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      • Clémentine

        Bonjour Franck,

        Merci beaucoup de ces informations !

        Bonne journée 🙂

        Clémentine et Lucas

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  3. Chihiro

    Bonjour Clémentine,

    Sais-tu s’il y a moyen de récupérer son visa en moins de temps que 4 jours ?
    J’ai vu que dans d’autres pays c’était le cas moyennant un supplément.

    Merci en tout cas pour ton article qui redonne un peu d’espoir :p

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    • Clémentine

      Bonjour Chihiro !

      Pour notre part nous avons fait une demande « express », qui n’en était finalement pas vraiment une puisque nous l’avons faite le jeudi et nous avons obtenu notre visa le lundi (au lieu du mardi si ça avait été une demande normale). Néanmoins si tu la fait en début de semaine tu devrais l’avoir sous 2 jours (car nous avions le Week-end compris dedans bien sûr !).

      Fais attention car au final le visa te reviens à environ 120€ par personne en « express », au lieu de 70 en « normale ». Je sais qu’après ils en font des « urgent » en une journée mais c’est à titre exceptionnel il me semble.

      N’hésite pas si tu as d’autres questions, je me souviendrais toute ma vie de ces 5h passées dans les bureaux d’administration, à attendre 5 fois notre tour car à chaque fois il manquait quelque chose… Ils sont devenus très pointilleux à tel point que nous avons cru à un moment qu’ils ne voudraient pas que l’on ait le visa !
      Par exemple il a fallut que l’on réserve les 30 nuits d’hôtel sur le territoire chinois, en adéquation bien sûr avec notre itinéraire pré-établi (alors que nous pensions que 3 nuits suffiraient), attester sur l’honneur que nous avions suffisamment d’argent pour voyager alors que nous avions déclaré être au chômage car voyageurs au long cours,….

      Bon courage ! 😉

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      • Chihiro

        Super ! Merci beaucoup pour ta réponse 🙂
        Ce n’est pas un petit supplément effectivement mais si ça nous permet de ne pas passer une semaine entière à Tokyo, ça nous arrangera !
        Merci pour tes précisions, j’espère qu’on y arrivera :p

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  4. Melanie

    Bonjour à tous,
    Je vois que les posts sont actifs, j’imagine qu’il est donc toujours possible d’obtenir son visa chinois en étant ressortissant français depuis le Japon. Je crois avoir compris que c’était aussi possible depuis Osaka, qu’en savez-vous ?
    Pour ma part, j’envisage de revenir vers la France par la route (je suis à vélo ici au Japon) et de prendre ferry et train pour certains trajets. Mon problème: plus de double page dans mon passeport..Juste une page simple. Savez-vous si cela pose problème pour l’obtention du visa chinois?

    Cordialement,
    Melanie

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  5. Laurie

    Bonjour Franck,
    Merci pour ces précieuses informations. Tu confirmes donc que c’est bien possible d’obtenir son visa pour la Chine à partir du Japon. Penses-tu que c’est toujours valable ?
    Mis à part qu’ils sont pointilleux et qu’il faut avoir tout préparé à l’avance, tu n’as pas décelé d’autres difficultés spécifiques ?
    Merci encore !! Bonne soirée 🙂

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