Dans la peau d’une geisha

Depuis que je sais que le Japon sera l’une des destinations de notre tour du Monde, ma principale obsession est de me mettre dans la peau d’une geisha ou tout au moins d’enfiler un kimono traditionnel pour quelques heures.

Au Japon, une geisha est une artiste et une dame de compagnie. Elle consacre sa vie à la pratique artistique raffinée des arts traditionnels japonais pour des prestations d’accompagnement et de divertissement, pour une clientèle très aisée. Le mot geisha se compose de deux kanjis signifiant « art » (芸, gei) et « personne » ou « pratiquant » (者, sha) ; une geisha est donc littéralement une « personne qui pratique les arts ». Dans le dialecte de Kyōto, les geishas sont dénommées geiko et leurs apprenties maiko.

Ma journée en Kimono

Lorsque nous sommes arrivés à Tokyo, je me suis renseignée mais les plannings étaient souvent complets ou ne collaient pas avec notre programme. Idem à Kanazawa, ce n’était jamais le bon moment et comme nous ne restions pas assez longtemps je ne pouvais pas réserver une place.

Puis nous sommes arrivés à Kyoto, LA ville des geiko. Nous y poserons nos sacs pour 4 jours. Aux abords de notre guesthouse, entre le quartier de Gion et le très fréquenté temple de Kiyomizu-dera, que voit-on ? Une, puis deux, puis trois jeunes filles habillées avec des kimonos. Ce sera là, où je ne m’habillerai jamais en tenue japonaise traditionnelle…

Mes yeux s’illuminent et regarde en direction de mon mari qui comprend de suite l’idée que j’ai en tête. En rentrant à l’hôtel je fais des recherches où louer un kimono, et ça tombe bien, de nombreux  magasins sont dans notre quartier. Ici c’est « THE PLACE » pour se mettre dans la peau d’une geisha oups, d’une geiko.

Dès le lendemain matin, à l’ouverture du magasin et après avoir consulté les prévisions météo, je réserve un kimono pour notre troisième journée. Mais avant j’ai fait mes recherches : les couleurs, les motifs, les accessoires et surtout la coiffure je fais des captures d’écran sur mon téléphone pour pouvoir montrer le tout à l’habilleuse.

JOUR J

Je suis toute excitée et en plus le soleil est au rendez-vous. Les photos seront encore plus belles et je pars avec une demi-heure d’avance tellement j’ai hâte de me glisser dans les habits d’une geisha. Mais à Kyoto comme partout ailleurs au Japon, l’heure c’est l’heure. J’avais rendez-vous à 11h et mon tour n’est venu qu’à 11h.

Tout se passe au premier étage d’un magasin d’accessoires de beauté. J’enlève mes baskets que je mets dans un sac en plastique fourni par le magasin et je suis prise en charge par une essayeuse japonaise qui me fait signer un document tout en japonais. Je suppose que c’est une décharge si j’abime le kimono ou si je ne le ramène pas ou un truc dans le genre. Elle pouvait me faire signer ce que qu’elle voulait, moi je voulais mon kimono (et en plus je n’avais pas laissée mon ID).

1ère étape : le choix du kimono

Même si au préalable j’ai regardé sur internet pour le choix du kimono une fois en magasin j’étais impressionnée par le nombre de kimonos disponibles et la délicatesse de tout ce qui trouvait ici.

Les couleurs, les matières, l’ambiance qui règne à l’étage des essayages et toutes ces dames qui s’affairent autour de nous pour faire de ce jour un jour mémorable. On a vu plusieurs kimono ensemble par rapport à mon teint et au motif etc.…

Mon choix s’est arrêté sur un kimono violet avec des motifs fleuris clairs avec un obi (ceinture) bleu et rose pâle qui finalisera mon kimono

Seconde étape : l’habillage

S’en suit un minutieux travail pour elle de m’habiller. Je ne conserve que mes sous-vêtements. J’enfile d’abord un adagi en guise de sous-vêtement. C’est une sorte de chemisette longue blanche en coton.

Ensuite j’enfile une combinaison qui se porte entre le sous-vêtement et le kimono : le nagajuban. Il est en soie et de couleur blanche sauf au niveau du col. L’habilleuse le choisi en fonction de la couleur du kimono. Il a la forme du kimono. Il se laisse voir au niveau du col qui est plus rigide et de l’ouverture des manches, ajoutant ainsi une note colorée à l’ensemble. J’enfile alors mon kimono.

Elle me met plein de hoseis, petites serviettes fines pliées et placées sur différentes parties du corps (taille, poitrine), afin de masquer les formes, le corps doit avoir une forme tubulaire. Alors, je ne saurais vous dire combien de obijimes, cordelettes de fils de soie qui se nouent à l’avant par-dessus et au milieu du obi (ceinture), viennent compléter la tenue. C’est très important dans la finalisation de l’habillage.

Et ce n’est pas fini. L’habilleuse met en place un koshihimo qui est une ceinture de coton très simple de couleur blanche ou rose. Moi j’ai un rose d’environ 3 cm de large qui se noue autour du nagajuban et du kimono afin de les maintenir fermés. Son rôle est important car il va déterminer la longueur du kimono. N’oublions pas que je ne mesure qu’1m50.

Je ne saurais vous dire tout en détail ce qu’a fait cette professionnelle tellement c’est allé vite, mais c’était plaisant de la voir s’affairer tout autour de moi avec ses petites mains, pour serrer un nœud, réajuster mon col ou mettre des pinces (je ne sais pas trop où d’ailleurs). Et dernier conseil et pas des moindres n’oubliez pas de passer aux toilettes avant de débuter l’habillage.

Troisième étape : l’accessoirisassion et la coiffure

Me voilà habillée ! L’habilleuse  me demande de choisir un sac traditionnel. Ceux-ci sont appelés sac kimono et assortis au tissu du kimono. Elle me demande de la suivre pour me coiffer, et oui, ça fait partie de la prestation les filles ! Je choisis le type de coiffure qui me plait et surtout l’accessoire qui va avec. Moi je voulais des perles et des fleurs qui tombent sur le côté (comme l’actrice dans le film Geisha).

Il faut compter 20 bonnes minutes pour l’habillage et 10 minutes de plus pour la coiffure. Me voilà prête ou presque : il me manque l’accessoire indispensable les geta ou les zoris. Ce sont les sandales traditionnelles en bois, sans oublier les Tabis, chaussettes blanches japonaises qui séparent le gros orteil des autres.

Me voilà enfin prête, super gainée mais pas oppressée, à arpenter les rues du quartier de Gion avec grâce et élégance. De toute façon, il n’en n’est pas possible autrement car avec le kimono vous n’avez pas le choix : vous êtes obligée de vous tenir droite, que ce soit assise ou debout dans tous les positions pour vous baisser il faut plier vos 2 jambes.

Dans la peau d’une geisha

Pendant ma promenade (6 heures tout de même), j’ai pu faire quelques photos (Franck me dit plusieurs centaines), prendre la pose comme une star pour des touristes chinois ou des étudiants japonais et me faire des copines éphémères qui vivaient le même rêve que moi. J’ai même eu la chance de pouvoir poser avec deux belles maikos, des vraies, qui sortaient dans le quartier pour se rendre à un RV. Elles existent donc encore, ce n’est pas un mythe !

Si vous avez l’occasion, faites-le les filles. C’était une très belle expérience pour moi et j’ai pris beaucoup de plaisir à me promener dans un kimono toute la journée. Le top c’est de le faire avec un groupe de filles (prix de groupe).

Pour conclure cette belle journée, c’est vraiment tout un art de s’habiller en tenue traditionnelle japonaise. Je tire mon chapeau à mon habilleuse qui a était d’un grand professionnalisme et qui a su me rendre belle pour cette journée particulière.

Pour ma part j’ai choisi le magasin Kyoto kimono rental Wargo de Kyomizuzuka et il était très bien, mais il faut en choisir un qui vous plaise ou, à défaut, qui vous soit pratique d’accès. J’ai payé 6000 ¥ (45€) pour la journée. Je n’ai malheureusement pas de photo des essayages de kimono (c’est interdit) mais je vous le laisse imaginer et vous le raconterez à votre tour, à votre retour du Japon.

 

 

 

 

 

 

 

 

4 Replies to “Dans la peau d’une geisha”

  1. Marie-Françoise

    Superbe Sophy ! Quel rêve ! Quelle aventure ! Bravo pour tant de persévérance. Et j’aimerais bien avoir les commentaires de « tes hommes » !
    J’espère qu’ils étaient fiers de se promener en compagnie d’une si jolie dame.

    Répondre
    • GinetteGinette

      Tu étais motivée, Sophy, et tu as bien fait de réaliser ton rêve ! Cela nous vaut de magnifiques photos d’une très belle geiko et une documentation détaillée, fort intéressante, sur les différentes étapes de ta transformation.
      Les garçons devaient être fiers de se promener en compagnie d’une jolie maman « japonaise » !
      Merci de nous faire partager cette journée mémorable !

      Répondre
    • MartinMartin

      Bonjour Marie Françoise,
      Maman était très belle dans sa tenue japonaise.
      J’espère que tu vas bien à Paris.
      A bientôt
      Martin

      Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *